Historiquement, les problématiques auxquelles font face les minorités sexuelles trouvent leur ancrage dans la gestion des premiers cas de VIH /sida identifiés dans les années 1980. En effet, face à la relative impuissance de la médecine, les malades et les associations se sont fortement mobilisés pour l’accès aux traitements et pour la démocratie sanitaire.
Le VIH/sida était d’abord associé aux homosexuels masculins, les femmes étant restées largement en dehors des cibles de prévention, à l’exception des mères dans le cadre de la transmission mère-enfant et des femmes travailleuses du sexe. Depuis, le sida est devenu une maladie chronique, bien que tout le monde ne soit pas logé à la même enseigne notamment concernant l’accès au traitement à l’échelle mondiale.
En outre, les contaminations par voie hétérosexuelle au sein de certains groupes tels que les minorités sexuelles constituent une autre forme d’inégalité de santé.
Concernant les minorités sexuelles, Ce numéro spécial riche et équilibré apporte un éclairage argumenté sur les enjeux de santé en termes d’accès aux soins de santé physique et mentale, mais aussi sociale en interrogeant les liens complexes entre stigmatisation et normativité.
Les différents auteurs et autrices, membres pour certains d’entre eux des communautés LGBTQ+, ont su prendre la distance nécessaire pour répondre aux exigences attendues d’une revue scientifique et ainsi nourrir et enrichir les connaissances sur ce sujet de façon objective. En ce sens l’exercice est réussi.

https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2022-HS2.htm