Tom DUREPAIRE note l’engagement historique de la Ville de Paris sur l’ensemble des sujets relatifs aux addictions. Une campagne de sensibilisation et de prévention a été organisée en 2009 lors des premiers évènements de binge drinking. La Ville de Paris se veut une collectivité territoriale pilote en matière de réduction des risques liés à la consommation d’alcool. En ce sens, la Ville de Paris soutient des projets menés auprès des personnes à la rue et des publics en situation de précarité hébergés en foyer. Un travail de réduction des risques en milieu festif a également été mené pour désystématiser la corrélation entre fête et consommation excessive d’alcool et ainsi promouvoir une culture de la fête favorable à la santé et au bien- être. L’objectif est d’enrichir le savoir-être et le savoir-faire des consommateurs. Depuis janvier 2020, la Ville de Paris s’est engagée sur les réseaux sociaux dans le cadre du Dry January, le mois sans alcool. Cette action a été saluée en 2021 par l’INSERM comme un levier de sensibilisation à la place de l’alcool dans la société.
Néanmoins, l’engagement de la Ville de Paris n’est pas du goût de tout le monde. La fédération des vins d’une région viticole française a manifesté son inquiétude face à l’engagement de plusieurs villes et a invité les Français à ne pas tomber dans l’excès. Les actions de sensibilisation, de prévention et d’information conduites par des acteurs tels que l’association Addictions France et les membres du RESPADD constituent la clé face à ces mastodontes économiques et face aux lobbies. À cet égard, Anne SOUYRIS réitère son soutien aux actions du RESPADD et espère que les actions de la Ville de Paris participent à cette dynamique. En outre, la réaction des lobbies traduit une minimisation des risques d’addiction à l’alcool qui sont alors complètement occultés.
Pour rappel, l’alcool est responsable de 50 000 décès chaque année, en raison des addictions et du développement de pathologies. L’alcool constitue la première cause évitable de décès avant 30 ans et la première cause d’hospitalisation en France. Les assouplissements législatifs et les publicités fleurissantes sur les réseaux sociaux conduisent à la banalisation de la consommation d’alcool. Dans ce contexte, il apparaît important de lutter en faveur d’une prise de conscience des pratiques et de renforcer les campagnes de sensibilisation aux risques pour que les usagers redeviennent acteurs de leur propre consommation.

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