Les personnes âgées isolées de plus en plus fragilisées par la crise sanitaire

, par Florence Fontaine

La crise sanitaire dure et les nouvelles restrictions annoncées fragilisent encore plus les personnes âgées, déjà éprouvées par le confinement du printemps dernier.
Déjà au printemps, les conséquences du confinement sur les personnes âgées isolées ont été largement ressenties. Un rapport d’étape avait été publié en avril, "Lutter contre l’isolement des personnes âgées et fragiles isolées en période de confinement", avec des recommandations dans le cadre d’une mission confiée par le ministre de la Santé Olivier Véran à l’ancien député Jérôme Guedj. Mais d’après le rapport publié par l’association "Les Petits frères des pauvres" en juin dernier, 720 000 personnes âgées n’ont eu aucun contact avec leur famille durant le confinement, et 650 000 personnes âgées n’ont trouvé personne à qui parler.
Pour chiffrer cet isolement, il faut le distinguer de la solitude, expliquait Magalie Assor, responsable de la démarche de réflexion éthique au sein des Petits frères des pauvres, au micro des Matins de France Culture le 4 août dernier : "La solitude, c’est un ressenti. Vous pouvez avoir des contacts et des relations, mais si elles sont pour vous insatisfaisantes, vous avez un fort sentiment de solitude. L’isolement, au contraire, se mesure. C’est un déficit de contact. Il y a quatre cercles de sociabilité : la famille, le cercle amical, le voisinage, et les associations." Une étude menée par l’association en 2017 mettait en lumière un isolement profond chez les personnes âgées : 900 000 étaient sans aucun contact ni avec leur famille ni avec des amis (plus que le nombre d’habitants à Marseille), et 300 000 étaient en état de “mort sociale", sans contact avec aucun des cercles de sociabilité.

https://www.franceculture.fr/societe/les-personnes-agees-isolees-de-plus-en-plus-fragilisees-par-la-crise-sanitaire

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