Sport et loisirs, priorité aux garçons

, par Kathy Ajakane

Toutes les études menées dans le domaine de la fréquentation des clubs sportifs montrent un ratio de 30 % de licenciées filles pour 70 % de licenciés garçons entre 6 et 18 ans (plus de 30 000 données sur la
fréquentation des filles et garçons entre 6 et 18 ans par disciplines sportives). Quelle que soit le type de commune analysée (rurale,
urbaine, avec des quartiers populaires, dites « bourgeoises », etc.), le ratio est invariant.

L’analyse montre que les filles ont moins de choix pour leur pratique en club que les garçons. Souvent lié aux stéréotypes « sports de filles », c’est aussi le résultat de l’organisation même du monde omnisport, privilégiant la pratique masculine dans la non-mixité. Ainsi, on préfèrera créer une section masculine plutôt que féminine.

La question du moindre accès des filles aux pratiques de loisirs tient également à la capacité financière du ou des parents, particulièrement dans une fratrie mixte.

Pour certaines familles modestes, conformément aux stéréotypes structurels, on fait le choix de soutenir l’activité du ou des garçons au dépend de l’activité de la ou des filles. On considère que les garçons
« doivent » avoir un loisir sportif, discours parfois encouragé par la communauté éducative.
La « place » des filles est plus légitimée dans l’espace scolaire et domestique. Il n’en reste pas moins que toutes les études sur la pratique sportive en clubs et en accès libre (city stades, skateparks ...) font apparaître un inégal accès aux équipements (horaires et lieux de pratiques, moindre subvention, déplacement...) et ce quelle que soit la commune étudiée, le milieu social des parents et la tranche d’âge (processus déjà enclenché à l’école élémentaire).

Filles et garçons : inégalités, harcèlements, relations. Consultation
nationale des 6/18 ans - Paugam, Serge ; Maruejouls, Edith ; Dolto, Catherine ; UNICEF, novembre 2018, 84p.

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