Précarité alimentaire : initiatives locales

, par Kathy Ajakane

L’aide alimentaire doit se situer à la hauteur des enjeux quantitatifs pour l’approvisionnement et la distribution de l’aide alimentaire.
En cela, elle s’inscrit bien dans le système alimentaire aujourd’hui mondialisé comme l’une de ses composantes, celle de la consommation de masse.

En Europe, il y a également 43 millions de personnes (EUROSTAT, 2015), qui sont considérées comme trop démunies pour se nourrir décemment.
L’aide alimentaire européenne, autrefois liée à la politique agricole commune (PAC), fait maintenant partie des politiques sociales.

RESOLIS, selon son habitude, a engagé en septembre 2014, avec deux groupes d’étudiants, l’un, de sciences Po et, l’autre, de VetAgro Sup de Clermont-Ferrand, un premier repérage d’initiatives locales dédiées à la lutte contre la précarité alimentaire. Avec les initiatives déjà repérées, un échantillon d’Initiatives a pu être constitué et analysé.

Si ce concept d’insécurité alimentaire tend à s’imposer aujourd’hui à l’échelle de la planète, en France, il se confronte à celui de précarité alimentaire utilisé de façon majeure par les institutions publiques et les acteurs de l’action sociale.

Ces deux entrées (insécurité et précarité) ne sont pas utilisées par les mêmes communautés professionnelles (chercheurs, techniciens publics ou ONG). L’insécurité va surtout être portée par les professionnels de santé, et les experts des pays du Sud ;
La précarité est quant à elle, présente chez les professionnels de l’action sociale (y compris la politique de la ville).

Avant même d’examiner les différentes formes que peut prendre, ou que pourrait prendre l’aide alimentaire, le repérage, l’identification et le suivi
des personnes qui avaient besoin de cette aide n’étaient guère satisfaisants.

D’une part trop de personnes hésitent à avoir recours à un dispositif actuel. Les témoignages des personnes accueillies allaient tout à fait dans ce sens. Ils exprimaient la très grande difficulté qu’il y avait à affronter le regard des autres, et quelquefois des paroles peu agréables des bénévoles. D’autre part, il n’est pas simple pour des personnes qui ne disposent pas des outils de communication modernes ou qui ne suivent pas l’actualité, de savoir où trouver des lieux pour leur venir en aide, quelles sont les démarches à suivre.
En particulier elles pensent souvent qu’elles ne peuvent avoir accès à ces lieux de distribution ou de soutien qu’avec une prescription de travailleur social, ce qui a été fermement démenti par l’ensemble des responsables d’associations
et fédérations présent dans l’atelier. Il n’empêche qu’au vu des expériences d’autres personnes de l’atelier, cette question de la prescription demeure à l’évidence une pratique discriminatoire.

Le gouvernement a décidé que les Etats généraux de l’alimentation devaient traiter de cette question majeure pour notre société, au travers de l’atelier 12 « Lutter contre l’insécurité alimentaire, s’assurer que chacun puisse avoir accès à une alimentation suffisante et de qualité en France et dans le monde ».

L’aide alimentaire est souvent considérée comme une réponse aux problèmes d’accès à l’alimentation. Elle apparait cependant de plus en plus controversée.

Ainsi, de nombreuses associations observent les limites de ce système de redistribution alimentaire. Selon ATD Quart Monde, des tensions très fortes se cristallisent autour des dispositifs d’aide alimentaire, tant autour de la qualité et de la diversité des produits proposés que par l’aspect stigmatisant du don alimentaire.

Vous pouvez retrouver les fiches complètes des ces initiatives dans notre observatoire Alimentation :
http://resolis.org/observatoire-alimentation

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