Storymap : programme de surveillance air et santé

, par Kathy Ajakane

La pollution atmosphérique demeure un enjeu de santé publique en France et dans le monde. Le 11 décembre 2017, le programme air et santé (Psas) de Santé publique France fête ses 20 ans d’existence. A cette occasion, Santé publique France a réalisé une storymap qui retrace l’histoire du programme, les faits marquants de ces 20 ans dernières années et les enjeux à venir.

Le Psas en quelques chiffres

  • depuis la création du Psas, 120 évaluations quantitatives d’impact sanitaire (EQIS) ont été produites sur 55 zones urbaines françaises, ce qui représente un peu plus de 21 millions d’habitants ;
  • dans le cadre de la surveillance des effets sanitaires à long terme de la pollution, une augmentation de 10 µg/m3 des PM2.5 se traduit par une augmentation de 15 % du risque de mortalité non-accidentelle ;
  • la pollution par les particules fines en France continentale représente plus de 48 000 décès chaque année, correspondant à une perte moyenne d’espérance de vie à 30 ans de 9 mois.

Rappels sur l’impact de la pollution de l’air sur la santé

La pollution atmosphérique demeure un enjeu majeur de santé publique comme le montrent les récentes publications de Santé publique France, de l’Organisation mondiale de la santé et de la littérature internationale. La Commission « pollution et santé » du Lancet a estimé en octobre 2017 que les maladies causées par la pollution ont été responsables de 9 millions de morts prématurées en 2015 – soit 16 % de l’ensemble des décès dans le monde. Parmi eux, 4,2 millions de décès annuels sont attribuables aux particules fines de l’air ambiant.

Les études épidémiologiques, toxicologiques et expérimentales mettent en évidence les liens entre exposition à la pollution atmosphérique et différentes pathologies. Il n’existe pas de seuils en-deçà duquel aucun effet sur la santé ne serait observé, tant pour une exposition chronique que pour une exposition aiguë.

Les pathologies chroniques se développent après plusieurs années d’exposition au jour le jour, même à de faibles niveaux de concentration. Elles sont étudiées via des études de cohortes (échantillon de la population suivi dans la durée), qui montrent que la pollution peut générer des cancers, des pathologies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, angine de poitrine, accident vasculaire cérébral, troubles du rythme cardiaque…) et respiratoires (asthme, BPCO…). Des études récentes pointent également des effets possibles sur la reproduction, le risque de naissance prématurée, le diabète, le développement neurologique de l’enfant et la démence chez les personnes âgées. En contribuant au développement de ces maladies, la pollution de l’air diminue sensiblement la qualité et l’espérance de vie de la population.

L’aggravation de symptômes de pathologies chroniques, ou effets aigus, peut se produire quelques heures à quelques jours après l’exposition, y compris à des concentrations faibles. Les effets les moins graves et les plus courants sont la toux, l’hypersécrétion nasale, l’expectoration, l’essoufflement, l’irritation nasale, des yeux et de la gorge… Des effets plus graves, respiratoires ou cardiovasculaires, peuvent aussi apparaître et conduire à l’hospitalisation voir au décès.

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