Le profil des personnes à faible revenu varie fortement selon les différents pays de l’Union européenne. On distingue les personnes pauvres, dont le niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian de leur pays de résidence, et les personnes modestes, entre 60 et 75 % de cette médiane. Dans tous les pays, on compte entre 10 et 15 % de personnes modestes, tandis que le taux de pauvreté varie de 9 à 23 %. À l’échelle de l’Union européenne, parmi les catégories sociales les plus à risque d’être pauvres ou modestes, on retrouve les personnes en familles monoparentales ou nombreuses, les chômeurs, les immigrés et les personnes seules. Toutefois, on constate une forte hétérogénéité des taux de pauvreté de ces populations entre pays ; globalement, 32,8 % des personnes en familles monoparentales sont pauvres, mais cette proportion varie de 13,7 % en Finlande à 45,5 % en Espagne (38,8 % en France). Certains pays, notamment au sud, sont caractérisés par un taux de pauvreté des actifs particulièrement élevé, notamment en présence d’enfants. Les retraités sont plus souvent pauvres à l’est et modestes au nord. La France fait partie des pays où les taux de pauvreté et de personnes modestes parmi les retraités sont les plus bas. Plusieurs profils de pays européens proches par la composition des populations pauvres et modestes apparaissent grâce à une analyse statistique. Dans un vaste ensemble composé des pays du Nord et de l’Ouest, dont la France et l’Allemagne, la pauvreté touche particulièrement les jeunes et les étudiants, ainsi que les familles monoparentales et nombreuses, tandis que les personnes modestes sont davantage des personnes âgées et retraitées. Dans tous les pays du Sud, ainsi qu’en Pologne et en Roumanie, les personnes pauvres comme les modestes sont davantage des individus d’âge actif – en emploi, au chômage ou inactifs – et des couples avec enfants.

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