En matière d’asile, comme en matière d’immigration, les lois se succèdent et restreignent chaque fois les droits des personnes arrivant en Europe en quête de protection. En France, la procédure d’asile a été profondément modifiée en 2015, puis à nouveau en 2018. La dernière réforme du 26 janvier 2024, dite loi « Darmanin », impacte à son tour lourdement la procédure d’asile.
Ces évolutions inquiétantes s’inscrivent dans un continuum plus large de politiques migratoires répressives et dangereuses, notamment au niveau européen, avec un nouveau Pacte sur la migration et l’asile adopté par le Parlement européen le 10 avril 2024. Ces mesures, qui reflètent une politique du non-accueil, fragilisent toujours davantage les personnes et portent atteinte à leurs droits.
Depuis des dizaines d’années, le nombre de places d’hébergement est insuffisant au regard du nombre de personnes en demande d’asile. Actuellement, une personne sur deux ne dispose pas d’un hébergement stable avec un accompagnement adapté.
En Île-de-France (IDF), encore plus qu’ailleurs, cette défaillance est criante, la concentration de personnes en demande de protection étant particulièrement importante. Pourtant, les moyens mis en place ne sont pas à la hauteur. Les nombreux campements qui se succèdent depuis des années en témoignent, tout comme les multiples dysfonctionnements et les pratiques illégales ou abusives des préfectures et autres autorités en charge de l’asile en région francilienne.
Asile en terre hostile : livre noir sur les pratiques abusives et illégales en Île-de-France