Combien de temps consacre-t-on au sommeil ? Quels individus y allouent le plus de temps ? Si le sommeil est un besoin physiologique qui varie avec l’âge ou l’état de santé, il n’est pas uniquement déterminé par des nécessités biologiques. Capucine Rauch nous montre comment le temps qu’on décide de consacrer au sommeil dépend également des contraintes familiales et professionnelles, et des normes qui y sont associées.
En 25 ans, le temps consacré au sommeil est resté stable, sauf pour les personnes âgées pour qui il a diminué. Sa place dans les emplois du temps n’est pas restée figée pour autant. Les nuits se sont décalées et les individus se couchent de plus en plus tard, en partie en raison de l’essor de la télévision dont l’écoute en soirée retarde l’heure du coucher.
Le temps alloué au sommeil est socialement structuré. Il est ainsi lié au genre et à l’activité professionnelle. Le sommeil des femmes est plus contraint par la présence d’enfants que celui des hommes. Travailler diminue le temps de sommeil, mais l’effet de l’activité n’est pas le même pour toutes les catégories socio¬professionnelles, les ouvriers étant ceux dont le sommeil varie le plus entre les jours travaillés et les jours non travaillés.
À la retraite, les habitudes de sommeil liées aux rythmes de la vie professionnelle se maintiennent. Les retraités, anciennement cadres ou occupant une profession intermédiaire dorment moins longtemps que les agriculteurs et les ouvriers.
https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/34102/615f.ined.fr.pdf