Comment mieux prendre en compte la diversité des familles dans les échelles d’équivalence ?

, par Florence Fontaine

L’enfance renvoie à des expériences de vie très différentes selon les conditions de vie plus ou moins favorables dans lesquelles les enfants grandissent. Ces différences s’observent dans toutes les dimensions de la vie quotidienne : logement, alimentation, habillement, santé, scolarité, loisirs... Les enfants n’ont pas de revenus, mais leurs conditions de vie et leur risque d’être en situation de pauvreté peuvent être approchés par le niveau de vie de leur famille. Le niveau de vie est une construction statistique qui vise à appréhender le bien-être matériel que tirent les individus de leur revenu. Il est calculé en rapportant le revenu du ménage au nombre d’unités de consommation (UC) de ce ménage, plutôt qu’au nombre de personnes qui le composent. Ce mode de calcul permet de tenir compte des économies d’échelles réalisées en vivant avec une ou plusieurs autres personnes. En effet, la vie en commun permet de mutualiser certaines dépenses, en premier lieu celles relatives au logement. L’échelle d’équivalence dite de « l’OCDE modifiée » est l’échelle de référence utilisée en France comme dans l’ensemble des pays européens pour l’estimation des niveaux de vie et de la pauvreté. Elle consiste à compter 1 UC pour le premier adulte du ménage, 0,5 UC pour les autres personnes du ménage âgées de 14 ans ou plus et 0,3 UC pour les enfants âgés de moins de 14 ans.
L’objectif de ce dossier est de questionner l’actualité de certaines hypothèses retenues dans le calcul de cette échelle d’équivalence. Dans un contexte où la structure de la consommation a évolué, le seuil de l’âge de 14 ans à partir duquel l’échelle d’équivalence de l’OCDE modifiée considère qu’un enfant « coûte » autant qu’un adulte est-il encore pertinent ? De même, dans un contexte d’augmentation des séparations conjugales et de recompositions familiales, alors que les familles monoparentales représentent aujourd’hui une famille sur quatre en France, est-il possible de mieux prendre en compte la complexité des configurations familiales dans les échelles d’équivalence ?
Les données de l’enquête Budget de famille2017 de l’Insee sont mobilisées d’abord pour des analyses descriptives de la consommation des ménages. Puis, dans la lignée des travaux de Hourriez et Olier (1997) et ceux de Martin et Périvier (2018), les résultats de ce dossier s’appuient sur une méthode subjective d’estimation des échelles d’équivalence pour explorer ces questionnements, à travers des modélisations du sentiment d’aisance financière des ménages par rapport à leur budget.

https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2023-03/DD108MAJ.pdf

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